Un très beau spectacle a été offert vendredi 4 octobre dernier à l’occasion des Nuits bretonnes du droit au palais de justice de Vannes.
A l’initiative du Tribunal de Grande Instance, de l’Université de Bretagne Sud, de l’association Printemps de l’Entreprise – Territoire Apprenant Pays de Vannes et du barreau de Vannes, cet évènement a été organisé à l’occasion de la date anniversaire de la constitution de la Cinquième République et dans le cadre de la Fête des apprentissages.
Le public a répondu présent puisque la salle d’assises était comble pour assister au faux procès sur le thème : C’est la faute à l’école.
Mme la présidente du Tribunal de grande instance Véronique Marmorat a joué son propre rôle et a présidé la séance, accompagnée de Maître Michel Paris qui a endossé le rôle du procureur de la république et de Maître Dominique Le Meitour en tant qu’avocat de la défense.
Les témoins se sont succédés à la barre, pour certains accusant l’école de ne pas assurer son rôle, d’autres en prenant sa défense et mettant en avant les forces de notre système éducatif, son accessibilité à tous et à toutes.
Certains se sont appuyés sur leur expérience en jouant leur propre rôle comme ce coiffeur à la retraite vantant les vertus de l’apprentissage et accusant l’école de ne pas le laisser faire le choix de l’apprentissage, ou ce chef d’entreprise évoquant être issu d’une banlieue, ce qui ne l’a pas empêché de réussir grâce à la gratuité de l’école et aux bourses qu’il a pu obtenir, ou ce directeur de ressource humaine indiquant que l’école lui a permis d’acquérir les fondamentaux comme la curiosité, l’envie d’apprendre tout au long de sa vie, ou bien encore cet enseignant qui a évoqué son émotion d’entendre les critiques, lui qui aime tant son métier d’apprentissage des futurs citoyens.
D’autres par contre ont fait preuve d’imagination en composant un rôle, comme ce brillant étudiant se présentant comme « un chômeur à temps plein et à durée indéterminée » accusant l’école de tous les maux, en proposant des formations pour lesquelles il n’existe pas de débouchés sur le territoire, ou cette jeune étudiante prônant elle l’école et la mixité sociale qu’elle propose et en enfin ce chef d’entreprise ne trouvant pas les bons profils à recruter malgré ses besoins urgents, comparant le système éducatif français aux autres pays et fustigeant le manque d’agilité de l’école handicapant ainsi les étudiants français.
Le procureur et l’avocat de la défense ont pu questionner chacun des témoins avant de prononcer leur réquisitoire et plaidoirie. Au moment de prononcer le verdict, Mme Le Président du Tribunal n’a pas pris de risque : « Je mets la décision en délibéré à la prochaine édition des Nuits bretonnes du droit ».
Rendez-vous est donc donné l’année prochaine.